Quelques pages de bande dessinée de temps en temps.

Une critique essayant d'être intéressante à cette occasion.

Un aspect particulier de la bande dessinée à chaque critique.


jeudi 29 janvier 2015

La bande dessinée, à la plume.

Franquin nous montre comment il se sert de différents outils pour changer de style.






Franquin et Greg et Jidéhem, QRN sur Bretzelburg, Dupuis.

FRANQUIN, CE HÉROS.

Franquin a évolué dans son dessin du début à la fin de sa carrière.

Ce n'est pas si courant que ça. Une grande partie des dessinateurs (et notamment des dessinateurs de bande dessinée) essayent 1° - de trouver un style dans lequel ils se sentent bien ; 2° - de pousser ce style à ce qu'ils jugent son meilleur.

Dans cette catégorie, on peut citer Hergé, qui (une fois qu'il a défini et compris son style) a carrément fondé un studio pour le pousser au max de ses possibilités, et a même redessiné certains de ses premiers albums dans ce fameux style mieux-maintenant-que-j'ai-compris-ce-que-je-voulais-faire.



Les version de 1934 et 1955 de Tintin - Les cigares du pharaon (de Hergé et son studio, donc).

On peut également citer Morris qui, sur la fin de sa carrière, faisait carrément des photocopies de certains de ses dessins pour les refoutre ailleurs dans l'album. 

À ce niveau, ça devient presque un concept d'art moderne.
(Tiré de La légende de l'ouest, le dernier album dessiné par Morris, sur un scénario de Patrick Nordmann.)

C'est simplement que le but artistique de Morris était d'arriver a un type de dessin précis, et, une fois réussi ce dessin jugé « parfait », pourquoi s'embêter à le redessiner cinquante fois dans un même livre ? Autant le garder tel quel, puisqu'on ne pourra pas faire mieux. C'est un point de vu qui se défend. Le second point de vue étant que, en fin de carrière, Morris sucrait les fraises avec le dos de la cuillère.

MAIS FRANQUIN, LUI, EST LOIN DE TOUTES CES CONSIDÉRATIONS.

En partie à cause d'une insatisfaction maladive, en partie parce que c'est un des plus grands artistes du XX° siècle, Franquin a fait évoluer son trait, sa patte, son style, son dessin, tout au long de sa vie.

Il a également fait évoluer son encrage.


Pour ceux qui ne savent pas de quoi on parle, la dernière planche de Gaston Lagaffe, permet de faire la différence entre : 

- le crayonné (dessin au crayon permettant de recommencer dix mille fois avant d'être satisfait),
- l'encrage (repasser le dessin crayonné avec de l'encre pour « fixer » le dessin),
- et la mise en couleur (remplir le dessin encré et donc en noir et blanc des couleurs que l'on veut.

Maintenant que l'on sait ce qu'est l'encrage, la question qu'il nous reste à élucider est : comment encrer ?

PLUME OU PINCEAU ?

Loin de moi l'idée de dire que les deux techniques s'excluent totalement et que ce qui est réalisable au pinceau ne l'est pas à la plume, et inversement.

La preuve en est que, pour ce billet, j'ai essayé de différencier les encrages de Gaston Lagaffe fait avec l'une ou l'autre de ses techniques et que je me suis galéré ma race. Donc. Bon. Hein. Les différences de rendu ne sont pas forcement évidentes.

NONOBSTANT.

Citons le maître : 

Avantage de la plume :
Je trouve le dessin à la plume plus nerveux. 
La Sommerville est une plume dure, résistante. Il faut appuyer très fort au début et puis elle s'use, elle se rode, et elle devient très douce...  
 Désavantage de la plume :
Tellement nerveux que le jour où je me suis remis au pinceau, ça m'a fait un bien énorme. Je me suis assagi !
Avantage du pinceau :
Le pinceau ne donne pas nécessairement un trait mou : il donne surtout un trait bien délié, souple. Et quand on a dépassé le stade des premières difficultés, c'est un outil très aisé à manier.
 Désavantage du pinceau :
 Le pinceau est plus difficile, je crois. Au début du moins. On travaille avec un outil plus fuyant que la plume. Mais il faut aller au-delà de ce stade un peu pénible pour découvrir les grandes possibilités du pinceau dans le trait. On pourrait penser que le pinceau donne forcément un trait peu précis, lourd.
Pour Gaston Lagaffe, j'ai commencé au pinceau ; cela se voit un peu, car le dessin est plus lourd. 
Mais quand même, le pinceau :
Il existe de très bons pinceaux dont les soies ont du ressort. Finalement, le pinceau donne un style différent, un trait plus souple.
Mais quand même, la plume :
Quoique, maintenant, il existe aussi toutes sortes de plumes. Il y en a, par exemple, qui imitent admirablement le pinceau.
Les personnages de Bueberry - Nez cassé auraient-ils des cheveux si fougueusement soyeux sans le pinceaux de Jean Giraud ?


Les personnages de Spirou se chamailleraient-ils aussi virulemment sans la nervosité de la plume de Franquin ?

Le débat reste ouvert !

ENFIN, SI JE DIS « LE DÉBAT RESTE OUVERT », C'EST POUR FAIRE LE MEC AU-DESSUS DE LA MÊLÉE, MAIS JE N'EN PENSE PAS MOINS.

Parce que, en fait, dans la carrière de Franquin, le changement de technique (passage de la plume au pinceau) a eu lieu quand, justement, il a cherché à rendre son dessin et ses histoires plus soyeux (je re-cite : « le jour où je me suis remis au pinceau, ça m'a fait un bien énorme. Je me suis assagi. »).

VOYONS POURQUOI. VOYONS COMMENT.

  • 1955 : Spirou et Fantasio : le repère de la murène.


À ce moment, Franquin s'est approprié les deux héros qu'il n'a pas créés mais dont il développe considérablement l'univers. En parallèle, il cherche à améliorer son dessin (à l'affermir, le rendre plus précis) et sa manière de raconter des histoires (il essaye de mettre plus de rythme, de rapidité, de ruptures de ton (du coup, Fantasio s'énerve tout le temps)).

Pour ces deux buts, la plume semble être le bon outil. Elle permet de réaliser des dessins précis, fins, nerveux (le côté un peu rigide), aussi nerveux que Fantasio.

  • 1957 : Spirou et Fantasio : le nid des marsupilamis.


Cette volonté de précision l'amène à commencer à travailler « en studio » (c'est à dire avec des aides) (des petits gars qui-n'en-veulent et qui deviendront éventuellement des auteurs indépendants par la suite) (notamment Jidéhem, qui lui fait de très beaux décors et voitures, et deviendra ensuite l'auteur de Starter et  Sophie). 

Si on compare le repère de la murène  au  nid du marsupilami, on voit tout de suite que les décors et les accessoires ont augmentés (on a droit à des voitures, des sièges, des murs, portes, maison dans la nuit, alors qu'avant on avait de simples buissons faits en 4 secondes chrono).

La volonté de précision qui s'était d'abord réalisée dans le dessin des personnages s'est développée ensuite dans le reste de l'image.

D'autre part, les personnage gagnent encore en subtilité : les plans sont plus rapprochés, les visages sont plus gros, on peut mieux y lire leurs sentiments. Si, dans la dernière case de l'extrait du repère de la murène, on savait que Spirou était amusé, dans l'avant dernière case de l'extrait du nid du marsupilami, on arrive à voir qu'il est amusé, un peu compréhensif, et qu'il se retient de rire. Subtilité, donc. La précision du dessin ne s'étend pas simplement aux décors, mais aux sentiments décrits chez les personnages.

  • 1957 : Gaston Lagaffe



C'est à ce moment que Franquin se trouve suffisamment armé pour créer un personnage comme celui de Gaston. Un personnage qui (au départ) fonctionne comme un clown blanc, lymphatique et sans expressions, alors que Fantasio gesticule autour de lui en hululant.


Dans le gag ci-dessus, ce sont la précision dans la description des réactions de Fantasio, la subtile gradation dans la montée de sa colère, et la rupture de ton en dernière case qui font le gag. C'est un crescendo qui explose en dernière case.

La nervosité du personnage, du trait et du découpage (la rupture de ton à la dernière case) se rejoignent et se justifient.

Mais Franquin a mis le doigt dans un engrenage qui va l'emmener loin (Fantasio en colère, ça va bien cinq minutes, il va falloir qu'il fasse varier subtilement cette colère pour ne pas lasser). Cette précision qu'il recherche dans la description des émotions des personnages le conduit justement à se rapprocher de ceux-ci.

Le plus important pour lui ne devient plus de d'écrire une histoire mais de décrire des caractères.

  • 1961 : Spirou et Fantasio : QRN sur Bretzelburg. (Franquin commence une nouvelle aventure de Spirou et Fantasio, puis coule une bielle et laisse tomber les héros pendant plus d'un an.)


De fait, ici, la nervosité du récit n'est plus très utile. Au contraire, on n'est pas obliger d'enchaîner les péripéties, mais on peut rester avec un perso, à simplement s'intéresser à lui (Fantasio ne crie plus, il pense, et on observe durant toute une planche ses réactions et ses inquiétudes face à son tortionaire). Moins d'histoire tac-tac-boum-boum, plus d'intériorité.

  • 1962 : Gaston Lagaffe. (Pendant l'arrêt de Spirou (grosso modo, durant l'année 62), Franquin continue de livrer métronomiquement des gags de Gaston Lagaffe.)


Dans cette bande, Gaston a gagné en expressivité et en intériorité. L'histoire de ce gag ? Gaston pense, gaston rêve, et on observe tout ça. Pas plus. Ah, si, un petit jeu de mot pourri à la fin.

Le sujet des bande dessinées de Franquin devient l'humanité de ses personnages. Du coup, la nervosité du trait (qui rend leurs attitudes précises mais univoques, trop systématiquement rigides et nerveuses) devient superflue.

Franquin va alors essayer d'assouplir son trait pour nuancer les sentiments qui parcourent ses personnages.

Des nuances qui apparaissent quand on compare la dernière planche de QRN réalisée en 1961 et la première réalisée en 1963.

DES NUANCES QUI APPARAÎTRONT LA SEMAINE PROCHAINE.

jeudi 15 janvier 2015

La bande dessinée se permet de représenter des trucs.

Charb et Zineb nous montrent comment représenter des personnes ou concepts supposément irreprésentables.

Charb et Zineb, La vie de Mahomet, Les échappés - Charlie Hebdo.

UNE PETITE PRÉCISION AVANT DE COMMENCER.

Moi, les textes religieux, j'y connais que pouic. Mais Zineb et Charb eux, ils connaissent. Et tous les textes de la bande dessinée vue aujourd'hui sont 100 % made in chroniqueurs musulmans d'époque.

C'est pas moi qui le dit, c'est la quatrième de couverture.


Donc, bon, partant de là, je vais essayer de m'accrocher et pas raconter trop de conneries en collant aux textes (et aux dessins).

ON EST PARTI.

Si j'ai bien tout suivi, il y a plusieurs arguments contre la représentation de Mahomet. Dont aucun n'est catégorique.

L'ARGUMENT QUI SE TIENT, MAIS EN FAIT PAS VRAIMENT EN CE QUI CONCERNE ZINEB ET CHARB.

« Représenter Mahomet revient à l'iconiser. Petit à petit, on risque de faire grandir l'image de Mahomet, qui se substituerait à celle de Dieu. » « Et, ça, c'est pas bien. »

Alors, je parle même pas du fait que dans les écrits, c'est pas hyper clair, que ce n'est pas interdit, mais qu'on souligne juste le risque de tomber dans l'iconisation ; sans compter que les textes ne sont pas des paroles de Dieu mais des textes issus des paroles de Mahomet ou de ses compagnons, le tout compilés deux siècles après la mort de Mahomet. Autrement dit, il y a de grandes chances d'avoir eu de la friture sur la ligne (déformation des paroles rapportées), ou même que les compagnons de Mahomet aient raconté n'importe quoi. Aristote pensait bien que la Terre était plate. Ça arrive de se gourer, les gars. C'est humain. Moi, je juge pas. Je comprends.

En tout cas, ça n'a rien à voir avec un interdit que Dieu a balancé comme ça, pouf, au détour d'une conversation.

C'est pas du sûr-sûr.

Mais en plus Charb et Zineb tiennent compte de l'argument malgré tout et font de Mahomet ça :

La chair étant faible, Mahomet se marie avec un gros boulet (non, pas le blogger).

Un gars normal, qui veut coucher, qui a une vie, qui a des défauts, et tout et tout. Limite un peu moins normal que nous, quand même vu qu'il est tout jaune et a une mauvaise peau (mais tous les personnages de Charb ont une mauvaise peau, avec ces gros pifs et leurs immuables trois points noirs). Bref, un type pas du tout du tout iconisé.

Comment ça des défauts ? Mahomet aurait des défauts ? Tu te fous de ma gueule ou quoi ? Comment Mahomet pourrait avoir des défauts !

C'est pas moi qui le dit, c'est Dieu :

Reconnaissons à Mahomet son honnêteté : 
il rentre dans une ville et se pourrit lui-même la gueule sans que personne ne lui ait rien demandé.

En maintenant Mahomet au niveau d'un homme, à ses défauts, et à un physique pas facile-facile (si tu es plus moche que Homer Simpson, à un moment, faut voir la vérité en face) ; en ayant une vision iconoclaste de Mahomet, Zineb et Charb court-circuitent le risque d'iconisation.

ET LE BLASPHÈME DANS TOUT ÇA ?

Un blasphème est un discours irrévérencieux envers ce qui est vénéré ou considéré comme sacré par  une religion.

Mais vénérer Mahomet, ce serait l'iconiser, non ?

Donc, pas plus de blasphème que de beurre en broche.

L'ARGUMENT COMPLÈTEMENT AUX FRAISES.

« Non, mais, attend, c'est écrit quelque part que celui qui fait une représentation en ce monde sera puni et il sera exigé de lui le jour du jugement qu'il insuffle une âme dans ce qu'il avait fait ; il ne pourra pas l'insuffler. Alors steuplé quoi ! Hein ! Ho ! Tes trucs d'iconoclastes : flûte ! »

Alors je reviens pas (en fait si) sur le fait que ce genre de propos se trouve dans des recueils relatifs aux actes de Mahomet et ses compagnons et que ce sont des témoignages qui peuvent être aussi crédibles que ceux de ma voisine quand elle me raconte son enlèvement par des vénusiens la semaine dernière.

Je voudrais simplement souligner qu'on parle ici de représentation (ou de création). Ce qui est bien plus large que les simples dessins (on peut parler de création artistique au sens large, ou encore de représentation littéraire).

Bah oui, parce que faut pas me prendre pour une quiche, ça :

Où on apprend que Jésus avait des coups de soleil et Moïse un gros cul.

Ce sont bien des représentations ! (Et pas des plus flatteuses !)

Et ça :



Mahomet, un mélange entre George Clooney et OSS 117.

Si c'est pas une représentation, c'est quoi d'autre ? Un clafoutis aux pneus ? (C'est d'ailleurs limite une iconisation, si je puis me permettre.)

Le truc le plus impressionnant dans cette bande dessinée, c'est que tout y est fait avec une grande subtilité. Pour la question de l'iconisation, est-ce qu'on passe son temps à voir Mahomet aller faire caca dans les cailloux ? Non. Mais ça y est. C'est contenu dans le fil du récit, ok, mais ça y est.  Les deux auteurs montrent ainsi leur compréhension profonde des questions posées par l'iconisation et les réponses qu'ils y apportent. En passant.

De même, pour cette histoire d'interdit complet de représentation, les auteurs parsèment le livre de quelques représentations piochées dans des textes de mêmes traditions que ceux les interdisant pour en montrer les contradictions et leurs possibles remises en cause. L'air de rien. En passant. Tout est dans le doigté.

L'ARGUMENT VACHEMENT PENSÉ ET TOUT, MAIS QUI EST PAS TOP NON PLUS.

Quand on passe a Dieu, ça se complique.

« On ne peut pas faire une représentation juste de Dieu. Dieu est grand. Dieu est immanent. Dieu est partout. Dieu sent bon. Dieu est bigger than life. Et on est bien en peine de savoir à quoi il peut bien ressembler. Peut être à un plan de table IKEA en faux marbre. Peut être à un saule pleureur rouge avec des rognons crus au bout de chaque branche. Peut être à un ipod. Peut être. Mais peut être pas. On n'en sait rien. Et quand on sait pas, on fait pas. »

(Et je me permets de faire remarquer qu'il ne s'agit pas là d'interdiction mais d'impossibilité. Du genre : « Tu te fais du mal, Jef. C'est foutu d'avance, Jef. Tu vas encore te planter, comme la fois où t'a voulu prouver que tu pouvais arrêter les pâles du mixeur avec les doigts. Non, Jef, t'es pas tout seul. Mais tu sais que tu me fais un peu honte. » ; et pas : « Jef ! Pas avec ta cousine quand même ! Elle a 12 ans ! C'est interdit ! » (je parle de conduite accompagnée, bande de pervers).)

Là encore, cette fameuse « impossibilité », les auteurs la concrétisent au détour de deux cases (des grosses cases, d'accord, mais seulement deux).


Ce qui nous apprend que Dieu est un peu poilu.

Pour répondre à cette idée de bigger than life, de « on peut pas imaginer ce qu'Il est tellement Il est tip-top », Charb et Zineb rendent justement Dieu trop grand pour être vu dans son entier et rendent justice à cette vision de croyant : aucun vivant ne peut voir, comprendre, conceptualiser Dieu dans son ensemble (et ils le font grâce à la bande dessinée, aux limites d'une case de bande dessinée). Il sont donc extrêmement respectueux de certains concepts métaphysiques.

« Ouais mais non, parce qu'ils lui font des jambes, des bras, une barbe. Si y faut, Dieu est un poulpe de l'espace avec des dents à la place des pieds, et inversement. Dieu, on peut pas savoir. Et puis, même, c'est plutôt un concept qu'une personnalisation, tu vois ? »

Certes.

Sauf que le théâtre.

Le théâtre ?

Le théâtre.

Qui nous montre qu'on a pas besoin de longues palanqués de textes descriptifs, mais que tout peut passer par ce qui est dit.

Alors, non, je ne parle pas de description basique (« brun, 1m80, signe particulier : une fossette au menton »). Mais par ce que Dieu a dit à Mahomet, on se fait déjà une idée de lui. Pas une idée physique, c'est sûr. Mais, disons, une idée de sa manière de penser. Il s'agit d'une description psychologique en quelque sorte. Et une description psychologique, ça individualise, ça personnalise.

Par exemple, dans l'extrait ci-dessus, on se dit qu'il est plutôt cool Dieu. Mais on ne conserve pas de lui l'idée d'un truc flottant un peu partout de manière floue et qui englobe l'univers. Non, son discours le caractérise, le personnalise. Voilà,  déjà, on sait que Dieu est gentil.

Et c'est exactement ce que veulent faire passer les auteurs.

Ok, on peut pas comprendre Dieu dans son entièreté. Mais quand même, au travers de son discours on peut en saisir des parties. 

Dieu est immortel, il a visiblement eu le temps de manger beaucoup de soupe.

On voit que dans la case la bulle est mise en vis-à-vis de Dieu et son trône. 

Le texte, la parole, est placé d'un côté de la case. Il y en a beaucoup. Du coup, il y a un grand vide laissé à droite de la case. Du coup, il faut remplir ce vide. Du coup on voit une partie de Dieu. Pas tout, parce que Dieu, tu vois, Il est vachte grand et tout. Mais une partie. L'espace nécessaire au texte, crée l'espace nécessaire à la représentation. Le texte induit une partie de la représentation que l'on se fait de Dieu.

PUNAISE, C'EST SIOUX, DITES DONC !

Ha c'est sûr que quand c'est réalisé tout en finesse, y en a certains qui bloquent.