Quelques pages de bande dessinée de temps en temps.

Une critique essayant d'être intéressante à cette occasion.

Un aspect particulier de la bande dessinée à chaque critique.


dimanche 28 février 2016

La bande dessinée est un multi-mythe magique, le retour.

BONUS TRACK !!

Aujourd'hui, un post qui ne sert à rien du tout, sauf à démontrer que mon histoire d'archétype, c'est pas des carabistouilles, puisqu'on peut l'appliquer à des tas de personnages différents sans changer une seule ligne de mon texte (ça n'a donc aucun intérêt de lire le post, hein, c'est purement rhétorique comme démarche) (si vous tombez sur ce post en premier, il faut aller lire celui sur Sandman et revenir ici ensuite pour regarder les zolis zimages).

(Et tout ça n'a rien à voir avec le fait qu'au départ j'avais fait un post sur Horus avant celui sur Sandman et qu'on m'a ensuite dit « Ouiiiiii c'est bien, hein, mais tu avais pas dit que tu faisais des posts sur des archétypes en personnages principaux ? Et, là, Horus, c'est quand même pas le personnage principal, non ? ». Ce à quoi j'ai répondu : « Haha, oui. Alors. Oui. Bon. Alors. Euh... Oui... Euh... Alors... Et sinon ? La candidature de Jean-François Copé aux primaires de droite ? Est-ce que ce ne serait pas un coup de tonnerre dans le Landerneau politique ? »

MAIS NE CHANGEONS PAS DE SUJET, ÇA RISQUERAIT D'ALLER TROP LOIN.

Horus nous montre ce qu'est la figure du magicien. 

Enki Bilal, La trilogie Nikopol - la foire aux immortels, les humanoïdes associés.

De manière assez évidente, le magicien a de grands pouvoirs, et de grandes capacités. Il change de visage. Il voyage dans le temps. Dès qu'il arrive quelque part, on le connaît et le reconnaît, soit parce qu'il est déjà venu et y a laissé sa marque, soit parce que sa réputation le précède. Mais son plus grand pouvoir est, avant tout et paradoxalement, sa connaissance quasi-illimitée, qui lui permet de faire des tas de trucs bizarres. 

  • Voyage dans le temps.
De son côté, Le Docteur possède une machine à voyager dans le temps, c'est donc lui qui peut le faire de la manière la plus évidente.

Une machine à voyager dans le temps qui a la forme d'une grosse boîte bleue.

MAIS il faut comprendre que la plupart des magiciens ne voyage dans le temps que de la plus simple des manière : en ne mourant pas. Ils voyagent dans le temps de manière simplement linéaire, en prenant leur temps et par le chemin, certes le plus long, mais le plus efficace. C'est le cas de Merlin, qui ne prend l'apparence d'un vieux mystérieux que pour coller aux clichés de son époque mais peut très bien apparaître à ses contemporain en bel éphèbe qui tombe toutes les filles (et tous les garçons). C'est le cas de manière un brin tirée par les cheveux de Arsène Lupin, qui inscrit sa trajectoire dans toute l'Histoire de France, en gagnant les trésors des rois de France dans l'aiguille creuse, ou en conquérant la moitié de l'Afrique pour son pays (il est très cocardier) dans les dents du tigre.

Voilà, chez les magiciens, et plus particulièrement chez les dieux, on parle en fractions d'éternités.
Ça doit être long. Surtout vers la fin.

Même les vaisseaux spatiaux traverse le temps sans une ride.
Tous ensemble : par delà l'espace et le temps, Horus revient hinhinhin, Horus reviiiiiennnnt hiiin hiiiin.

  • Changement d'apparence.
C'est le pouvoir principal de Merlin, qui prend l'apparence de ce qu'il veut, jeune garçon ou albatros, quand ça lui chante. Arsène Lupin, lui, est un génie du déguisement, à tel point que la moitié de ses aventures se passe en apparence sans lui, avant qu'on réalise que le petit vieux, le commissaire bagarreur, où le comte Machin-Truc sont en fait Lupin déguisés. Le docteur Fate est télépathe est peut se glisser dans l'esprit de n'importe qui.

C'est la même sauce pour Horus, qui se glisse dans la tête des gens et les force à faire des trucs. Il pique l'apparence des autres, quoi. En même temps, quand t'es à poil avec un bec, vaut mieux faire ça pour pas te faire refouler de pôle emploi.



  • Pouvoir illimité.
Lupin a plus de pognon que la reine d’Angleterre. Le Docteur Fate accumule les connaissances de toutes les personnes qu'il rencontre. Le Docteur voyage depuis tellement longtemps dans tous l'univers qu'il connaît tout sur tout et a tout vu. Merlin parle aux arbres et aux animaux, est le fils du diable et connaît l'avenir. Chacun dans leur genre (plus ou moins réaliste), chaque personnage dispose d'une telle puissance de feu que, dès qu'ils se font un peu embêter, la question n'est pas « est-ce qu'ils vont s'en sortir » mais « comment le perturbateur ne va-t-il pas finir en pâtée pour chien avariée ».

Forcément, s'il a une jambe en acier, c'est triché.

  • Folie douce.
Le revers de la médaille est que, tant de connaissances, tant de pouvoir, ça a un coût, et que, en général, le magicien yoyotte un poil de la toiture. Il a déjà un ego sur-dimensionné, mais, ça, c'est juste rigolo, et pas trop handicapant socialement. Par contre, il est un peu autiste sur les bords, et ne se rend pas toujours bien compte de l'impact qu'a ses actions sur ses contemporains et compagnons. Résultat, à force de jouer à l'apprenti sorcier, il se retrouve à un peu tout détruire autour de lui.

Merlin, et bin, bon, on peut pas dire que Camelot et la poursuite du Graal se termine dans la joie et l’allégresse. Le Docteur partage sans cesse la vie de compagnons qui finissent en ruines. Arsène Lupin est toujours bien seul, dans sa vie de Dominique-Strauss-Kahn-James-Bond-Je-Couche-Une-Fois-Pas-Deux. le Docteur Fate, c'est un peu différent, les connaissances auxquelles il est confronté le rendant, lui (et pas les autres), complètement zinzin au bout d'un certain temps.

Chez Horus, y a deux choses. Déjà, il est effectivement un peu zinzin :


Mais surtout, en se glissant dans leurs têtes, il rend zinzin les autres (il déteint) (Horus, le dieu qui tache) :



  • Tout ceci pour amener à la caractéristique principale et commune à tous les magicien : il est tout triste dans son coin.

Alors, là, ça se voit pas forcément, mais je vous assure qu'il est violent à cause d'une enfance difficile et solitaire.

Tout triste parce que dès qu'il fait un mouvement, ça chie dans la colle pour les personnes autour de lui (et pas pour lui-même, vu qu'il est trop fort). Tout triste parce qu'il se retrouve à connaître et posséder trop de choses, sans but, sans pouvoir taper plus haut. Bref : tout triste parce qu'il se fait chier.

Le magicien nous offre ainsi un miroir inversé. L'ensemble de ses pouvoirs ne sont présents que pour créer un contraste et une distanciation entre nous et le personnage. On ne pourra jamais s'identifier à un tel gugusse surpuissant. J'ai déjà du mal à pas faire cramer mes œufs au plat, alors connaître le futur, c'est pas prêt de m'arriver.

En fait, Nikopol et Horus sont les deux faces d'une même pièce. La figure de Horus est simplement beaucoup plus outrée pour faire ressortir toute l'humanité du personnage de Nikopol.

Partant de là, deux solutions :

1°) Tous les personnages l'entourant nous paraissent tout d'un coup beaucoup plus proches de nous. On cherche à s'identifier à quelqu'un, ce ne sera certainement pas le magicien, du coup ce sera le personnage juste à côté, quel qu'il soit, il sera déjà plus normal et proche de nous. Et peu importe que ce soit le roi Arthur ou la princesse de Bohême. On marchera quand même à fond les ballons. Le magicien révèle par contraste la beauté de la condition humaine.

Enki Bilal - figure 1 : l'optimise à tout craint face à la condition humaine.

2°) Notre propre vie nous paraît soudain plus digne d'intérêt. Certes il est sur-puissant, sur-riche, il a amassé toutes les connaissances du monde et il peut te mettre la misère à Trivial Pursuit sans aucun souci. Certes on ne pourra jamais rattraper notre retard, puisqu'il voyage dans le temps et dans l'espace et est quasi-immortel. Mais il est MALHEUREUX de cette situation. Et vous savez quoi ? Les seuls moments où il est un peu heureux, c'est quand il a son petit shoot d'adrénaline de nouveauté. Quand il est confronté à une situation qu'il ne connaît pas ou qui le met simplement en difficulté. Là, il kiffe. Et vous savez re-quoi ? Nous, on sera tout le long de notre vie confronté à cette situation. Être en difficulté. Apprendre des trucs. Voir de nouvelles choses. Les mecs les plus puissants de l'univers prient à genou pour vivre les choses que l'on vit tous les jours.




Pour re-citer du Baudelaire : au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau.

Tout d'un coup, les qualités des autres personnages apparaissent de manière plus flagrante quand ils sont confrontés au magicien qui, lui, est complètement lunatique, mégalomane, à la limite de la folie, anti-doué dans ses relations aux autres, complètement privé d'empathie. Les autres personnages, confrontés à ce demi-dieu, font ressortir leur qualités bien humaine : de compréhension, de solidarité, de rêves.

Ne pouvant s'identifier à la figure du magicien, perché bien trop haut pour nous, celui-ci nous jette dans les bras des autres personnages, que nous trouvons soudain bien plus séduisant, valeureux, courageux, profond, moraux qu'ils ne nous aurait paru précédemment.

T'as beau parler tout zarbi et avoir la gueule de travers, la jolie fille te préférera toujours au mec à tête de rapace.

Pour résumer : le magicien est un tel repoussoir qu'il jette tout le monde dans les bras les uns des autres.

Ce personnage de compagnon du magicien n'est plus un pauvre type un peu paumé qui fait tout de travers (Arthur qui foire sa quête du Graal dans les grandes largeurs et se fait piquer sa gonzesse, par exemple) (pourtant, là, j'ai pas choisi le plus moche, il est roi) (il est roi mais il rate tout quand même) mais un gars dont les qualités nous crèvent enfin les yeux (Arthur en chie, c'est sûr, mais il a un idéal, il s'y accroche, et ne lâche rien, malgré les épreuves).

Le magicien est comme la moutarde : il redonne goût et vivacité à des vies de personnages qui paraissaient grises et plates.

Le tour de magie de ce personnage est là. Transformer, par sa simple présence, notre regard sur la vie de tous les personnages qui l'entourent.


ÇA FAIT QUAND MÊME BIEN PLAISIR DE LIRE DES POSTS QUI SERVENT À RIEN, NE DITES PAS LE CONTRAIRE !

2 commentaires:

  1. Ça fait surtout plaisir de voir que y a pas un iota qui change à part les photos et leur description. J'viens bien de perdre cinq minutes de ma vie à relire en diagonale un post que je connais déjà au lieu de profiter du nouveau que j'ai pas encore lu ou de, je sais pas, une bonne BD de derrière les cymbales ! Non mais j'vous jure, quelle impolitesse, m'sieur l'Zouave ! Vous en êtes un drôle, dites !

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    1. J'avais prévenu ! Est-ce que j'avais pas prévenu ? Si, j'avais bien prévenu. Alors faut pas faire comme si j'avais pas prévenu.

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