jeudi 31 janvier 2019

Des tas de bandes dessinées : Matsumoto - Sunny

Aujourd'hui, on est libre et triste à la fois.




QUI DONC, VOUS DITES ?

Tayou Matsumoto a toujours été intéressé par les états d'âmes de ses personnages et comment en rendre compte de la manière la plus souple et élégante possible.

Ceux-ci sont confrontés à la mort, l'abandon, la solitude, l'incompréhension, le manque de sens, la violence, et essayent de trouver en eux et dans la contemplation de la nature et des autres un certain réconfort, une forme de sagesse et d'acceptation qui, parfois, les sauvent (ha bah, c'est sûr, ça rigole pas tous les jours non plus).

Matsumoto traduit cela par des images d'insert (des trucs qui n'ont rien à voir avec la choucroute) durant les scènes d'actions ou de repos, qui crée un décalage poétique décrivant le décalage émotionnel des différents personnages.

Attention ! C'est du chinois du japon ! Ça se lit de droite à gauche !

ET LÀ, ÇA SE GÂTE.

À l'opposé de Moebius, ou, disons, comme Giraud avant qu'il ne découvre son côté Moebius, Matsumoto se sentait obligé de donner une justification à l'intrigue générale de ses bouquins (regarder des gars contempler des brins d'herbes en pensant à la mort pendant 1000 pages, c'est quand même un brin spécial). Il disait donc au lecteur « bon, ok, là, c'est un peu perché, mais, ensuite, il va taper des tas de gars, donc ne zapper pas cher téléspectateur ») (on appelle ça « la tactique BFMTV »). Une mobilisation du lecteur assez balourde qui se transformait souvent en compte à rebours relou et prévisible (un gars va tuer tous les membres d'une organisation un par un, battre tous les joueur de ping pong un par un, tuer les samouraïs du prince bidule un par un).

Bon, après, attention, je dis pas que c'est moche, hein... je dis que ça pourrait être ENCORE mieux.

Grosso modo, et c'est pas parce que je l'ai écrit la semaine dernière et que je veux retomber sur mes pattes, mais avouez que ça tombe quand même super bien : il se sentait obliger de dialoguer avec le lecteur, de lui donner du grain à moudre, un os à ronger, une balle passe-nerf à tripoter. Et cette balle, c'était son intrigue générale, balisée, vue mille fois, sans surprise.

ERREUR !

Nous avons vu avec Moebius que la meilleur solution, concernant le lecteur, c'est de l'envoyer chier et de tracer son chemin bille en tête sans en avoir rien à faire de rien (ni de personne) ! Il en est ainsi au pays des artistes ; ce sont souvent eux-mêmes qui se mettent des bâtons dans les roues, parce qu'ils n'ont pas assez confiance en eux. Des fois ça dure même toute leur vie. Mais, Tayou, lui, petit à petit, prenant conscience de son talent, s'est laissé aller, et a abandonné ces vielles stratégies scénaristiques moisies. Un jour, Tayou s'est dit « taïaut » (ne me remerciez pas, c'est tout naturel, moi aussi j'aime l'humour).

C'EST CE QUE VIENT DE COMPRENDRE MATSUMOTO (DEPUIS UNE DIZAINE D'ANNÉE).

Dans les chats du Louvre, un oeuvre de pure commande, parce qu'il faut bien vivre, et que le Louvre, grâce à ces partenariat avec les dictatures du Golf, a plein de pognon Sunny, Matsumoto se contente de décrire le quotidien d'un centre pour enfants abandonnés (une sorte de petite DASS privée dans une maison particulière). Le récit oscille alors entre tristesse de la situation, rêverie pour y échapper, et possibilité très concrète que ces gosses réussissent à s'en sortir, créant une sorte de suspense émotionnel poignant.



Comme du Houellebecq, mais en un peu moins optimiste.

C'est, certes, tragique mais Matsumoto a laissé tombé toute velléité de structurer son récit, de donner un sens à son histoire générale. Il enchaîne donc les bouts de scènes, passe d'un personnage à un autre suivant ses envies, fait exactement ce qu'il veut. 

(Comme de bien entendu, la situation décrite dans le bouquin est inspirée de ce qu'a vécu Matsumoto dans sa propre enfance et confère au récit une couleur fortement personnelle, une condition indispensable : exprimer ce que l'on a au fond de soi pour cristalliser un récit unique et échapper au bruit continu de la culture préexistante.)

Libérés de toutes entraves scénaristiques, les enfants qui évoluent dans ce centre semblent eux-mêmes évoluer en toute liberté. Pourtant, sans structure, leur environnement paraît fortement  chaotique et déstabilisant.

Ce chaos et cette liberté apparaissent alors être les deux faces de la même pièce. L'un ne va pas sans l'autre. L'un génère l'autre, et inversement. Ainsi, lorsqu'on observe ces enfants perdus souffrir de l'incertitude dans laquelle les plongent leurs vies, on ne peut qu'envier la liberté que ce spleen semble paradoxalement leur donner.




C'est cette tension, ce déchirement, ce tiraillement, cet oxymore de sentiments qui donne toute sa beauté au récit de Matsumoto. (En plus, pour ne rien gâcher, le trait de Mastumoto, qui ne cesse d'évoluer de livre en livre, n'a jamais été aussi beau, précis, épuré.)


N.B. Petit point cocasse concernant toute la collection de bandes dessinées se déroulant au Louvre : ce sont toujours des commandes, les auteurs n'ont jamais aucune idée de comment intégrer le dit musée à leurs propres univers, ils font tous ça à l'arrache en mode yolo-on-va-faire-basique, ce qui mène donc immanquablement chacun des bouquins à être une belle merde. Une grande démonstration par l'absurde de ce que j'essaye d'expliquer depuis 2 posts. Merci à Futuropolis de s'être dévoué.

jeudi 24 janvier 2019

Des tas de bandes dessinées : Moebius - Arzach

Aujourd'hui, on dit zut à la culture.




Arzach.

LA CULTURE.

Un jour, un mec a dit : l'art, c'est toujours la critique de la culture, et j'ai trouvé que c'était pas con, comme idée.

L'art, c'est un truc nouveau, que personne n'a vu venir, et qui sort d'on ne sait pas bien où. Certains aiment, sans savoir s'ils ont raison de le dire, d'autre n'aiment pas, sans être sûr de ne pas dire de conneries. On analyse, on discute, on argumente, on coupe les cheveux en quatre, et, au bout d'un certain temps plus où moins long, on y voit clair. On sait si c'est de la merde, si c'est génial, ou si c'est juste médiocre et qu'on peut l’oublier tranquilou (ça s'appelle le travail critique).

Les œuvres artistiques réussies quittent à ce moment les rivages torturés de l'art et rejoignent ceux non moins complexes de la culture. Ce sont des œuvres qui ont été validées (par le temps) et expliquées (par les gens qui se sont pris le choux dessus), dont on connait alors plus ou moins le mode d'emploi. 

Illustration utilisée comme métaphore de l'oeuvre quittant les rivage torturés de l'art.
(Oui, je savais pas où foutre cette image mais je la trouvais jolie, est-ce que ça pose problème à quelqu'un ?)

Puisqu'on connait leurs modes d'emplois, tout le monde peut les comprendre, et elles rejoignent le corpus culturel géant qui nous sert à tous pour discuter avec nos contemporains, surtout à la machine à café, quand on a épuisé les sujets sur le temps qu'il fait (du coup, on va se mettre inévitablement à parler soit de game of thrones, soit de the walking dead) (ou de harry potter, quand on est vraiment chaud comme la braise et qu'il y a eu une rediff la veille sur Chérie25).

Le garage hermétique.
Une oeuvre qui est à la fois une parodie de récit d'aventure des années 30, et un truc complètement port nawak.
Un récit d'aventure piraté par la psychée coq à l'âne de Moebius.

L'ART.

Mais, du coup, quand on commence à faire une nouvelle œuvre artistique, si on l'inscrit dans la culture déjà existante, si on imite, décline, s'inspire de ce qui déjà nous environne, on ne va finalement rien créer du tout (exactement ce que fait walking dead en déclinant pour la 254773807ème fois un récit de morts-vivants). On va juste ressasser des trucs existants, ce qui n'aura pas plus de valeur qu'une discussion sur la météo. C'est pas méchant, ça fait passé le temps, on se sent entre gens de bonne compagnie, mais ce n'est finalement qu'une autre façon de se cacher qu'on se fait quand même un peu salement chier.

Donc il faut essayer de construire une oeuvre contre ça, contre la culture, sans la culture.

La faune de Mars.
Une oeuvre qui définit une fausse culture, une culture à côté de l'officielle.
(Ouais, ok, on peut trouver ça un peu capillotracté, mais j'assume.)

Et, là, comment faire ?

Selon moi (et, vraiment, pour le coup, ce n'est que mon humble avis qui n'engage que moi), il y a un truc tout simple : il faut essayer d'exprimer sa personnalité la plus profonde. Ce qui fait vraiment ce qu'on est. Ce qu'on aime, ce qu'on pense, ce qu'on croit vraiment.

Là, du coup, ce n'est plus le groupe (et la culture qui lie le groupe) (et les poncifs qui lient la culture) qui vont s'exprimer, mais des trucs inattendus, peut être un peu bizarres, peut être pas trop comme il faut, mais originaux.

Inside Moebius.
Une oeuvre qui va chercher au fond de soit un peu de nouveau.

LE CACA.

Cette démarche n'est pas très facile, parce que, justement, on a l'habitude de se mettre en mode random-bullshit-conversation-de-base-météo-Jean-Claude-à-la-conta-est-vraiment-lourd-daenerys-elle-joue-pas-super-bien-mais-quand-même-qu'est-ce-qu'elle-est-bonne. Et cette habitude prise reste même quand quelqu'un essaye de créer. Parce qu'en créant, il va se demander « mais alors, mes fidèles lecteurs, ils vont en penser quoi de ce que je suis en train de leur mijoter ? », et il va rentrer dans une sorte de dialogue implicite avec le lecteur. Et il va se dire : « Oh bin non, ça, ça se dit pas, je vais le garder pour moi. Ça non plus, ça se dit pas. Ni ça. Ni ça. Bon bin il reste quoi à dire alors ? Je vais leur parler de Daenerys. Tout le monde aime bien Daenerys. » Et boum ! Il va se mettre à dessiner une histoire d'héroic-fantasy à base de fille en maillot de bain qui chevauche des dragons et (spoiler alert !) ce sera de la merde.

Non ! Faut pas faire ça ! (Si vous hésitez, franchement, c'est mon conseil du jour : ne faites pas de la merde (la merde, c'est caca).) Il ne faut pas rentrer en dialogue avec les lecteurs. Il faut rester tout seul dans son coin et se demander ce qui nous plait vraiment en nous, et c'est tout. Il ne faut pas se demander ce qui est acceptable de dire, penser ou dessiner. Il faut raconter ce qu'on a envie, quoi qu'on ait envie.


Le bandard fou (en même temps, c'est écrit dessus) (essayez de suivre, quand même).
Une oeuvre qui dit non au bon goût. Mais qui est bien parce que personnelle.

MOEBIUS.

Et c'est exactement ce qu'à fait Moebius tout au long de sa vie (enfin presque tout au long de sa vie) (au début, il était un peu plus dans les clous, et puis à partir d'un moment, il s'est mis à se lâcher, et ne s'est jamais arrêté).

Il est resté dans son coin. Des fois il faisait des trucs qui se vendaient par camions. Des fois, personne ne savait même que ça existait. Des fois, on aurait aimé que personne en sache que ça existait. Il s'en foutait.

Il a continué à exprimer ce qu'il était, et ce qu'il était a changé tout au long de sa vie. Du coup, son oeuvre s'est modifiée tout au long de sa vie. Elle s'est constituée petit à petit de science fiction fun, de science fiction introspective, de science fiction perchée, de livre à la première personne, d'érotisme, d'histoires longues, d'histoires courtes, d'illustrations, d'illustrations que-si-tu-les-regardes-toutes-les-unes-après-les-autres-bin-on-dirait-une-bande-dessinée-quand-même, de création d'univers.





40 jours dans le désert B.
(Oui, l'un des plus grand génie de la bande dessinée a basé tout son univers sur un jeu de mot immonde.)
(Si c'est pas une preuve qu'il en avait rien à foutre de ce que dirait les autres, je sais pas ce qu'il vous faut.)

Toutes sortes de choses qu'il a réussi à faire parce qu'il avait compris ce qui compte vraiment : envoyer chier tout le monde, et exprimer ce qu'on est, au plus profond.


Auteur observant du coin de l’œil ce qu'il a au plus profond pour savoir ce qu'il va exprimer (allégorie).

mercredi 16 janvier 2019

Des tas de bandes dessinées : Otomo - Akira

Aujourd'hui, on fait tout péter.

DE QUOI ?


Quand Tetsuo, un adolescent mal dans sa peau, timide, et plutôt méga-frustré...




...rencontre un petit-enfant-vieux-mystérieux...


(déjà, dans une histoire, quand on rencontre un vieux mystérieux, c'est chaud, on sait qu'il va nous arriver des bricoles ;
quand on rencontre un enfant mystérieux, même topo ;
alors, quand on rencontre un petit-enfant-vieux-mystérieux, là, on est quand même sacrément mal barré)

...qui va lui donner les moyens de ses ambitions de vengeance/défoulement/pouvoir/envie de respect (sous la formes de pouvoirs télékinétiques de plus en plus monstrueux)...


...bon, bin, comment dire, ça va chier des bulles quoi.



QUI ÇA ?

Katsuhiro Otomo n'est pas connu (dans la bande dessinée) pour avoir fait grand chose d'autre dans sa vie que Akira.

Ok, il y a à son palmarès quelques histoires courtes et Domû (un récit moyen-métrage, dirons-nous, qui est une sorte de répétition de Akira, avec des personnages qui s'affrontent également par pouvoirs télékinétiques interposés) mais ça reste modeste malgré tout (dans Akira, les personnages rasent des villes entières, dans Domû, on détruit à peine un ou deux immeubles).

Pour compenser les scènes de morts écrabouillés salement sous des tas de gravas, 
on a aussi droit dans Domû a de jolis images d'enfant qui vole.

Akira est un peu le projet d'une vie (et, de fait, depuis, il a pas fait grand chose) (dans le domaine de la bande dessinée) (il répète ces derniers temps à qui veut bien l'entendre qu'il prépare un nouveau projet, mais, bon, moi je me dis un peu que c'est un énorme bluff pour qu'on lui foute la paix) (un peu comme quand on demandait à Spielberg quand est-ce qu'il réaliserait Indiana Jones 4 et qu'il répondait qu'il travaillait dessus et que c'était pour bientôt) (alors qu'il ne l'a finalement jamais réalisé) (NON) (Il ne l'a JAMAIS réalisé).

Tout ça pour dire que Otomo a mis tout ce qu'il pouvait dans ce bouquin. Et il peut beaucoup, le bougre.

MAIS COMMENT ?

Des personnages ouf à la fois hyper-charismatiques, hyper-torturés, hyper-marrants, hyper-vivants. Des personnages profonds. Un dessin qui réussi à combiner réalisme précis des décors et réalisme un peu plus souple des personnages pour l'expressivité. Des découpages de dingues dans lesquels on ne perd jamais le sens de l'action, la compréhension de l'espace, la position de chaque protagoniste dans cet espace. Un scénario extrêmement vaste qui brasse large avec des amours, des luttes, de la politique, de la religion, du métaphysique, de l'humour, et j'en passe.

On comprend que l'oeuvre ait marqué.

Et s'il ne fallait qu'une raison pour lire Akira, ce serait celle-ci : se rendre compte de son immense influence au niveau des designs de science fiction. Durant les 20 années qui vont suivre la parution des bouquins, tout le monde va venir y pomper quelque chose. C'est le 2001 : l'odyssée de l'espace de la bande dessinée (avant 2001, les vaisseaux spatiaux était des amas de boules oranges fluos qui voguaient sur du funk, après, tout deviendra blanc et froid). On a l'impression que plus aucun dessinateur de SF ne pourra représenter le moindre fer-à-repasser sans que son design ne soit inspiré du trait de Otomo.



Quand Buchet rend hommage à la fameuse moto rouge dans Akira.

ALORS, OUI, OK, C'EST VRAI.

Otomo a piqué le look de son dessin (à la fois rond et détaillé, réaliste et épuré) à Moebius.

(Mais, bon, Otomo a quand même rajouté pas mal de truc au style moebusien de base.) (Par exemple, tout bêtement : des traits, partout, tout le temps, des tas de petits traits pour mieux représenter les différentes matières et matériaux, afin d'accroître la palpabilité (si, ça existe) de son univers.) (Il a également utilisé un dessin beaucoup plus détaillé, tellement détaillé qu'on a l'impression de comprendre comment fonctionnent les machines rien qu'en les regardant (c'est un des rares exemples où le détail favorise l'imagination du lecteur, qui va essayer de trouver une raison à la présence de tous ces tuyaux dans toutes ces gaines dans tout ces multiplexeurs à ondes cérébrales) (car, oui, c'est évident, ça ne peut être que des multiplexeurs à onde cérébrale).)

On ne sait pas à quoi ça sert, mais on sait que ça doit faire mal.

(Et, de l'autre côté, la planète entière a ensuite piqué le look de son dessin à Otomo, alors...)

(C'est le cycle de la vie, voilà tout.)

(Et la vie trouve toujours un chemin.)

Harzakc, Nausicaa, Testuo, et Arzak, dessinés respectivement par Miyazaki, Moebius, Moebius, et Otomo.

ALORS ?

Cette immense influence graphique cache un mystère : la totale non-influence politique de l'oeuvre.

On parle ici, pourtant, de bouquins qui expliquent que toutes les strates de la collectivité sont corrompues et idiotes, ce qui les amènent à reproduire sans cesse les mêmes erreurs. De bouquins qui expliquent que le seul espoir est d'aller dans la destruction structurelle de la société pour repartir à zéro. De bouquins qui rasent tout sur leur passage, autant concrètement que métaphoriquement : les politiques, les militaires, les religieux, les débilos, tout ceux qui cherchent un sens à l'existence et croient en quelque chose, tout ceux qui ne croient en rien mais essayent de naviguer pour tirer leur épingle du jeu (bref : ça fait du monde).

Comme si la charge était trop violente, trop difficile à encaisser, il semble que les lecteurs (ou la critique) (ou les deux) aient plus ou moins détourné le regard pour n'en retenir qu'une ambiance vaguement rock 'n roll et une perfection plastique exceptionnelle.

Ce qui en fait déjà, et malgré tout, une des bandes dessinées les plus historiquement marquantes et importantes de la fin du XX° siècle (rien que ça).

C'EST DÉJÀ PAS MAL.

Tu m'étonnes.


RHAAAAA, JE VOUS DIS FLÛTE !